Il faut parfois savoir s'amuser.

S'amuser, s'amuser. Oh oui que je sais encore m'amuser. D'ailleurs, j'ai longuement entendu les rumeurs courants sur ce "bar". Je suis donc venu y faire un tour. Après-tout, on ne découvre que par soi-même, non ? Je passe la porte, déterminé plus que jamais à passer une soirée de folie, de drague, de délire. Quitte à me bourrer la gueule, j'en ai rien à cirer. Ici, pas de minutes, pas d'heures, pas de jours ni de semaines, rien. Rien qui pourrait me contraindre, ce soir, à tourner les talons et à rentrer chez moi. Chez moi où, en plus ? J'habitais sur terre, ici tout m'est inconnu. Je m'approche du bar. Il n'est pas encore assez tard certainement pour que la discothèque se mette en place, mais il y a déjà un soupçon de musique. Je m'assois au bar, sur un de ces anciens tabourets qu'ils avaient avant. Je ne suis pas vraiment dans mon époque, à dire vrai. Mais les époques, le temps, à quoi tout cela rime ? Rien, strictement rien. Tout de suite, une serveuse arrive vers moi. J'en ai - bien sûr - déjà entendu parler. Katia. Le genre de femme très belle, sexy, dragueuse. Et salope. Mais j'ai bien dis que j'étais venu ici pour m'amuser, non ? Après-tout, je suis conscient de l'effet que je peux avoir sur certaines femmes. Je souris, d'un air à la fois mystérieux et charmeur. « Tiens, bonsoir demoiselle. » Elle n'est pas du tout surprise par mon accueil. Elle s'assoit sur mes genoux. « Je lui sers quelque chose au beau blondinet ? » Un sourire espiègle étire mes lèvres. « Ton plus beau cocktail. » Elle se lève et va derrière le bar. Je suis tranquille pour cinq minutes. J'observe les gens présents. Certains sont en groupe et jouent au cartes comme des maniaques. D'autres discutent, à deux ou trois, très sérieux. Certains aussi sont comme moi, seuls, littéralement pommés. Quelques-uns d'entre eux le vivent plutôt bien, comme moi, à la décontracté. D'autres sont plus nerveux et jettent des regards timides et pressés aux gens à côtés. Je secoue la tête. Alors, j'entends un verre qui tape sur le comptoir et je me retourne pour remercier Katia d'un sourire séduisant. Elle s'en va servir d'autres clients avec un petit coucou de la main. Je soupire. Ce n'est pas sans prévention que je vais la revoir dans la soirée. Peut-être même pas qu'une fois. Je passe la main dans mes cheveux pour les enlever de devant mes yeux gris. J'attrape mon cocktail et le sirote, tranquillement. Quand soudain, la porte d'entrée s'ouvre.